Alliance – programme de soutien aux artistes

programme d'accompagnement jumelé cam + mai | 2023-2024

L’équipe du MAI est ravie d’annoncer les récipiendaires du programme d’accompagnement jumelé CAM + MAI 2023-2024 : Mara Dupas pour son projet Moonlight x Moonshine, et Cai Glover pour son projet Pulses of Being.

Ouvert aux chorégraphes professionnel·le·s issu·e·s de la diversité culturelle, ce programme annuel d’accompagnement offert par le Conseil des arts de Montréal et le MAI (Montréal, arts interculturels) vise à favoriser le développement des artistes de la danse vivant sur le territoire montréalais et à les soutenir dans leur processus de recherche, de création et de production d’œuvre.

Fruit d’un partenariat entre le Conseil des arts de Montréal et le MAI, ce programme d’accompagnement jumelé offre aux personnes sélectionnées un ensemble de services de mentorat et de soutien, y compris une bourse de 5 000 à 10 000 $, un accès aux studios de répétition du CAM et du MAI et la possibilité d’effectuer une résidence artistique et technique dans les studios du MAI.


Mara Dupas

« Artiste franco-canadien ayant grandi au Québec, ma démarche se nourrit d’influences variées. Je souhaite concevoir des œuvres chorégraphiques poétiques et engagées, et j’utilise principalement l’écriture et la danse comme mediums. La recherche historique, la lecture et la prise de notes font partie intégrante de mon processus de création. Je désire approfondir ma connaissance du folklore et poursuivre mes échanges avec de nouveaux performeurs et performeuses. Depuis plusieurs années, je m’intéresse aux contes et à la culture populaire antillaise, ainsi qu’aux styles de danse, tels que le bèlè, qui y sont reliés. Je m’inspire de la littérature et des danses folkloriques afro-caribéennes dans l’optique de mieux comprendre mon bagage culturel. Les enjeux liés au métissage et à la représentation des personnes afro-descendantes dans le milieu des arts vivants constituent le cœur de ma recherche actuelle. En tant que personne queer, la question du corps et du genre est également un moteur de réflexion important. Par l’écriture et la danse, je tente de mettre en lumière les stéréotypes de genre binaires dans l’optique de proposer de nouveaux modes de conceptualisation de sa propre identité. »  —  Mara Dupas


© Bianka Pierre

À propos de Moonlight X Moonshine 

La recherche chorégraphique proposée, hybridant danse contemporaine, danses urbaines et danse folklorique haïtienne, désire mettre aux défis les stéréotypes de genre présents dans le genre musical populaire qu’est l’afrobeat. Les trois à cinq interprètes choisi.e.s possèdent tous.tes un bagage culturel et des parcours en danse différents, ainsi qu’une forte pratique de l’improvisation. Ayant jusqu’à présent travaillé sur des solos, Mara désire explorer la notion de collectivité et les dynamiques de pouvoir liées aux genres. En s’inspirant de la culture drag et d’une industrie musicale aux couleurs et aux personnages flamboyants, le travestissement et la danse deviennent des outils de dialogue pour construire un paysage de corps aux rôles fluides dans une ambiance tantôt festive, tantôt oppressante.


Cai Glover 

Dans une démarche permanente de découverte et d’étude de la danse, Cai Glover s’entraîne, joue et crée depuis plus de 25 ans. De 2012 à 2022, Cai a travaillé comme interprète de danse et chorégraphe pour Cas Public et a pris part à 8 créations avec la compagnie. Plus récemment, Cai a développé sa propre expression de poésie et de langage du mouvement, mettant le corps dansant à contribution dans une quête d’expression poétique incarnée à travers la transposition du langage en mouvement sous le nom de sa compagnie, A Fichu Turning.
Au cours de sa carrière, Cai a eu l’immense privilège de collaborer avec les créateur·rice·s Helene Blackburn, John McFall, Simone Orlando, Lauri Stallings, Edgar Zendejas, Mathieu Murphy-Perron et bien d’autres. Il ne se lasse pas de chercher des moyens de toucher le public par le biais de cette forme d’art et de faire appel aux expériences émotionnelles variées et innombrables de l’humain. En tant qu’artiste malentendant, le fait d’entendre différemment est devenu une force motrice de sa pratique et de son originalité en tant que créateur, interprète et chorégraphe.

© Sasha Onyshenko
© Sasha Onyshenko

À propos de Pulses of Being

Dans Pulses of Being, nous assistons à l’expérience désorientante d’un individu qui, après avoir perdu l’ouïe, se retrouve confronté aux contraintes handicapantes du monde dans lequel il évolue. L’histoire nous rappelle que la force et la construction de l’identité d’une personne ne découlent pas que de la mise en place d’une structure de soutien intérieure; il s’agit d’un événement psychique, mais aussi d’une fixation résultant à la fois de forces externes et de forces internes. Le flux d’informations nécessaires à la formation de soi va de l’extérieur vers l’intérieur, à la fois afférent et efférent; c’est un devenir qui projette sur l’individu une conscience de soi. Ici, il provient de la présence imposante des autres, loin du fonctionnement intérieur du soi.
Cette œuvre se tourne vers l’ASL (American Sign Language) afin de développer et découvrir la complexité émotionnelle de son vocabulaire de danse. En tant que chorégraphe malentendant, Cai est très intéressé par la recherche d’une expression qui tend vers la pureté du langage. En utilisant des mots littéraux et une poétique littéraire, je veux parvenir à un sens qui pourrait se trouver au-delà du texte. Je souhaite attirer l’attention sur les manifestations communicatives de la main qui signe, tant par le geste que par le mouvement. Je veux mettre en évidence la clarté de cette poétique du corps en tant que langage évocateur et émotionnel dont la compréhension ne nécessite souvent pas de traduction.
Cette œuvre dépeint une relation engagée entre deux personnes qui, en raison de la distance, de l’espace et de la solitude, a été exacerbée par un courant de vie qui les a éloignées l’une de l’autre malgré elles – et ce, dans des directions qu’elles n’ont pas choisies.

Ce projet est réalisé avec le soutien du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal, et celui du Conseil des Arts du Canada.